22.12.06

Mes Fiches

J'ai rangé mes fiches dans une boîte à photos aux couleurs un peu criardes, sur lesquelles il est inscrit en lettres agressives "Moments à chérir"

Libellés :

Petro Stoyan

PETRO STOJAN

Un del veteranes del lingue international, Petro Stojan, suicidat se per submersion li 3 may 1961, in li etá de 77 annus, in Nice.

Stojan esset apatrid, nascet li 22 junio 1884 in Ismail, Bessarabia. Il studiat matematica, fisica, astronomie in li Universitás de Odessa e St.Petersburg. Il tamen sentit se atraet al lingues e scrit plur dictionaries, inter queles un de russ, quel esset recenset con aprobation in li revùe del Imperial Academie, u il colaborat, poy, quam specialist lexicograf. De 1919 a 1922 il esset professor in Serbia; de 1925 a 1931 il laborat professionalmen che li Universala Esperanto Asocio e in 1930 il editet su grand «Bibliografio de la Internacia Lingvo», sistematic catalog historic, quel esset usat por li redaction del «Encikiopedio de Esperanto». Poy il eat in rure in Provencia e Normandia e publicat, inter altri ovres, «La Vindandia», teorie del origine del indo-europanes.

Fervid disciple de Zamenhof, il publicat un libre titulat «Deveno kaj Vivo
de la Lingvo Esperanto», in quel il monstrat li ver principies del lingue e
ataccat violentmen li intolerantie e fanatisme del directentes del movement.

Lass nos citar alcun de su paroles:

"Milliones ha aprendet Esperanto. Cent milles studiat it mecanicmen — solmen tré poc adeptes completmen save it (. . .) Ni Zamenhof, ni su adeptes ha comprendet li ver statu de Esperanto, nam mancat a ili mundlingual experientie, basat sur li studie de plur mundlingues, comparat per scientific metode. (. . .) Con nor flagra, himne, governament (L. K.), insigne, propri litteratura, chec-banca, spezmila moné, noi ha creat por nos un apart munde. Noi ha sentit nos quam un «electet
popul», germe de Superhomanité, quel, fiermen isolat se, invitante li Homanité a su litt munde. (.. .) Nu noi remarca que nor liti formiceria agita se
in su includet mundette, durante que li homanité continua su pesant marcha
a inconosset futures. Quande li monte ne volet marchar a Mahomet, alor
Mahomet marchat al monte. Lass nos far sam e retroear al homanité, de quel noi es un litt pezze. Lass nos regardar amicalmen li mundlinguistes : -idistes, reformistes, lALA-istes. — Lass nos studiar lor labores, queles visa al sam scope: un mundlingue. Lass nos cessar li grotesc lude con li oficiali aprobationes, administrationes, guvernamentes. Noi deve devenir plu human, plu camarad, sin intrigas, sin venenosi disputes.


Revue d'Occidental "Cosmoglotta", juin 1961 (?), pp 61-62

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Elpafu la sagon




Elpafu la sagon kuraĝa toao
sed tiel ke ĝi neniun mortigu,
neniun ĝi vundu

Elpafu la sagon brava ĉasisto,
sed ke ĝi ne vundu beston,
ne traboru arbon, ne deŝiru folion.

Elpafu la sagon direkten al fora stelo,
ke ĝi disŝutiĝu en mil fajrerojn,
ke ĝi lumigu la vojon al ĉiu
kiu vagas ĉi nokte.

Ke ĝi alportu momenton de belo
en la nokton de tiuj kiuj malgajas


Njikuĉap (Tibor Sekelj)


Décoche ta flèche, courageux toa,
Mais qu'elle ne tue personne,
qu'elle ne blesse personne.

Décoche ta flèche, brave chasseur
Mais qu'elle ne blesse pas l'animal,
ne perce pas l'arbre, ne déchire pas la feuille.

Décoche ta flèche vers l'étoile lointaine,
qu'elle éclate en mille escarboucles
qu'elle illumine la voie à tous ceux
qui errent cette nuit.

Qu'elle apporte un moment de beauté
dans la nuit de ceux qui sont tristes.

Njikucxap (Tibor Sekelj)



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Surfaces du Temps


Ce qui se crée ici
se perd ailleurs

De là
Ces cascades
Ces rivières de béton
Cette impression voilée
D'être sous le guet des papillons
D'être réduit à l'aquêt
Que la dette voyage
Que de pleines nuits me séparent
Moi de ma pensée
Moi de moi


Ce qui se crée ici
Ailleurs est perdu

De là
chaque minute
l'une sur l'autre
cette intention voilée de passer le gué
de passer le gué des papillons
de garder le quai

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Celles-là

Je les embrasse de ma barbe mal faite et elles ne sentent rien - je leur souffle dans l'oreille et elles ne sursautent pas. Elles o­nt le regard perdu des anges auxquels o­n aurait coupé les mains. Esclaves muettes, exutoires de mes jouissances, elles me fournissent un orgasme plaintif, une larme de sperme au coin de la lèvre. Leurs odeurs sont les miennes, sans plus. De jour en jour, les restes de ma semence fécondent d'autres chagrins, terriblement miens.

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Romanciers ou linguistes ?

On souligne souvent que toute l'oeuvre de Tolkien repose sur sa passion des langues : il a d'abord inventé des langues, des phonologies, des étymologies et des alphabets, et en a ensuite comme "déduit" la vie de quelques hobbits, elfes et autres créatures. Démarche payante au vu du résultat.

Ce qui m'amène à deux considérations et une question :
1) les "gens de la rue" sont, plus souvent qu'ils ne le pensent, au contact de langues artificielles.

2) l'esperanto n'est pas la seule langue de ce type qui "ait réussi" comme on l'entend trop souvent dans la bouche de quelques samideanoj trop zélés, et par conséquent Zamenhof n'est pas un génie unique non plus. (Et puis d'abord c'est quoi "réussir" ? Le Quenya et le Klingon n'ont-il pas "réussi" pleinement ? )

3) La question : ce procédé, d'inventer d'abord une langue pour ensuite générer des fictions, est-il généralisable ? En d'autres mots, existe-t'il d'autres exemples où un romancier aurait d'abord inventé une langue pour nous emmener ensuite sur les rails débridés de son imagination lancée tel un galop de libellules vers des utopies célestes (hein ? Je vous le demande...)

Eh bien je n'ai pas de réponse à cette question (c'est frustrant, hein ?). Mais j'ai cependant sous la main un exemple qui tendrait à laisser croire que oui.
En 1988, paraissait chez Julliard un roman de Frédéric Bluche, "Chronique du Royaume d'Harkhanie". Je voulais partager avec vous l'avertissement qui figure en tête de cet ouvrage :

AVERTISSEMENT

La langue harkhanienne est complexe. Rares sont les érudits qui maîtrisent son effroyable syntaxe, ses conjugaisons, ses neuf déclinaisons et ses huit cents verbes irréguliers. Je prie donc les spécialistes d'excuser le caractère imparfait de cette traduction. Mon ami le professeur Schmidt-Böhl, titulaire de la chaire d'harkhanien à l'Université libre de Heidelberg, a relu le texte original et approuvé cette version française, tout en reconnaissant qu'il était difficile de traduire certaines nuances. Je tiens à lui exprimer ma gratitude pour son aide aussi précieuse que désintéressée.
Le public s'étonnera de voir un traducteur publier sous son propre nom l'oeuvre d'un autre. La raison en est simple. Les événements ici rapportés mettent en cause des personnages que l'histoire officielle s'acharne depuis deux siècles à laisser dans l'ombre. Le royaume d'Harkhanie n'existe plus. Les trois puissances qui se sont partagé son territoire ne tiennent pas à voir exalter des souvenirs susceptibles de réveiller la conscience nationale d'un peuple aujourd'hui fondu dans le moule artificiel des traités de 1919. Aussi bizarre que cela paraisse, le texte qui suit sera considéré, dans plusieurs pays, comme subversif et relevant de poursuites judiciaires. C'est pourquoi l'auteur m'a demandé de signer moi-même ce livre. J'ai dû me rendre à ses arguments.
De ce texte étrange je n'ai rien voulu retrancher ni modifier. Le lecteur sera souvent surpris en y découvrant l'expression d'une ironie et d'une sensibilité historiquement dépassées. S'en offusquer serait condamner en bloc toute la littérature harkhanienne.
F.B.


Spécimen :

Höreh Harkhanyia !
Höreh walkh vën bärn
Bar harn rhiz önt Thann.
Zygteh, zygteh kharn !
Har thonnemt woresz
Har samt bärny walkh.

Hymne de Styber VIII le Grand

(la traduction est dans le roman... faudra le trouver !)

Libellés :

Restez polys !

Un allemand qui visite la Wallonnie s'arrète à côté de deux types qui attendent un bus du TEC.

- Entschuldigung, koennen Sie Deutsch sprechen?" demande-t-il.
Les deux binamés le regardent en silence.

Il essaie alors
- Sorry, do you speak English?".
Les deux continuent à le regarder.

- Parlare Italiano?"
Pas de response.

- Hablan ustedes Español?"
Toujours rien.

L'allemand hoche alors la tête d'un air dégoûté et passe son chemin.

Le premier Wallon dit alors a l'autre:
- Tu ne crois pas qu'on devrait quand même apprendre une langue étrangère?"
- Pourquoi, répond l'autre, ce type en connaissait quatre et ça ne lui a servi à rien".

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Pacema Nepalo

Iu virino en la sudorienta parto de Nepalo, hakmortigis sian edzon, kuiris partojn de lia korpo kaj manĝis dum kelkaj tagoj sekrete !!!

Okazis tiel ke la virino Indira Ĝimire, la patrino de kvar geinfanoj, estis iom mense malsana. Do dum iu malbona nokto la 25a majo, la virino, hakis sian edzon, Gopi Kriŝna Ĝimire, kiam li estis dormanta. La afero ne finis kun lia morto sed komenciĝis - ŝi kunportis ĉion aĵon en sia ĉambro kaj kuiris partojn de lia korpo kaj manĝis. La gefiloj konjektis ke ŝi multfoje iris en la ĉambro kaj kuiris la "viandon" kaj manĝis en la ĉambro.

La gefiloj demandis al ŝi pri sia patro kaj ŝi respondis ke li vojaĝis al alia vilaĝo. Ŝia ĉambro estis ĉiam ŝlosita.

Post kelkaj tagoj, io odoris malbone en la domo kaj oni suspektis pri la krimo barbara. La afero atingis al la policanoj kaj ili malfermis la ĉambron. La sceno ŝokis ilin ĉar estis viandaĵo sekita por manĝi en estonto kaj poto kun la sango. Ili poste trovis la preskuirujo kun la kapo de la mortita homo. Ili ankaŭ trovis aliajn partoj en la ĉambro.

La virino facile konfesis kaj diris al la policanoj, "Li volis ĉiam batali kun mi kaj mi hakis lin kiam li estis dormanta."

Raportis: Razeno

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Albert Jacquard





Transmis par Dominique Couturier,
http://perso.wanadoo.fr/enotero/lien_esp.htm


12 juillet
Tous les médias ont insisté avec raison, amis auditeurs, sur l'importance de l'évènement qu'est la transformation de l'Union Européenne, passée d'un coup de quinze à vingt-cinq états. Les traités nombreux précisent les conditions dans lesquelles seront prises les décisions, que chacun devra appliquer.
Mais il y a un détail technique qui a trop peu été évoqué: la langue dans laquelle se dérouleront les discussions. Certes, des intreprètes compétents seront disponibles, permettant aux Polonais d'argumenter avec les Slovènes, aux Lituaniens de s'opposer aux Tchèques. Mais le détour que cette technique implique nuit terriblement à la rencontre des opinions. La tentation est grande d'utiliser une langue commune.
Permettez-moi un souvenir. J'ai participé à quelques réunions organisées par l'Organisation Mondiale de la Santé à Genève. Des dizaines d'experts réunis représentaient sans doute cinq ou six langues maternelles. Des interprètes étaient à leur poste. Mais il est vite apparu, au cours des premiers échanges, que l'Américain, l'Allemand ou l'Italien avaient une excellente pratique du français. Raison pour laquelle, peut-être, ils avaient été envoyés à Genève. Il a donc été décidé, à l'unanimité, de mener les discussions en français. J'ai pu alors mesurer, moi qui ne suis que francophone, l'extraordinaire avantage que représente le fait de s'exprimer dans sa propre langue, et surtout, de contraindre les autres à l'uitiliser. J'en ai profité sans trop de scrupules ce jour-là, mais j'en garde la conviction que cette inégalité dans l'accès à la parole est profondément scandaleuse.
Le cas de figure dont j'ai alors profité, l'unanimité en faveur du français, se présente à vrai dire bien rarement. Par contre, ce cas de figure est très fréquent pour l'anglais. Américains et Britanniques bénéficient alors d'un avantage dont on ne saurait surestimer l'importance. Tous les autres sont en situation de mobiliser une part de leur intelligence à anticiper les paroles des interprètes à partir du discours original souvent en anglais. Eux, les anglophones, peuvent s'ébrouer dans un espace de fond et de signification qui est leur ambiance permanente. La connivence que cela permet peut l'emporter sur les différences d'opinion à propos des problèmes débattus.
Pour que les divers états de l'Europe soient vraiment à égalité dans les rencontres, il est impératif que la langue commune ne soit celle d'aucun des peuples représentés, pas plus d'ailleurs le français que l'anglais ou que le polonais. Ainsi posé, le problème a une solution évidente: le recours à une langue, dont l'usage n'a jamais été imposé, et qui pourtant existe: l'espéranto.


13 juillet

L'intégration dans l'Union Européenne de nations nouvelles, ayant leur propre langue, pose, amis auditeurs, le problème de la communication, c'est à dire de la mise en commun non seulement des informations, mais des sensations, des émotions. Ce problème semble avoir été jusqu'à présent plus ignoré que résolu, ce qui est la pire des façons d'aborder une difficulté. Elle aboutit à se contenter de la position la plus simple dans l'immédiat, sans se préoccuper des conséquences à long terme.

Or, dans une construction aussi complexe que celle de l'Europe, construction qui engage l'avenir pour de nombreuses générations, il est clair que c'est le long terme qui doit être privilégié. Dans l'immédiat, nous l'avons vu hier, une solution a été peu à peu adoptée, sans avoir été décidée de façon explicite. Elle consiste, soit à passer par l'intermédiaire d'interprètes, ce qui complique les confrontations, soit à imposer de fait à tous l'usage de la langue parlée par la majorité (aujourd'hui, l'anglais). Cette dernière solution est particulièrement dangereuse, par le déséquilibre qu'elle crée.

Une langue en effet n'est pas seulement un moyen d'exprimer une idée, déjà présente dans l'idée de l'orateur, elle est aussi, elle est surtout un moyen de préciser cette idée, de lui donner véritablement une existence.Il est utile ici de réfléchir à cette fonction spécifique du langage.Tant que l'idée n'a pas transité par la grille des mots et des structures grammaticales, elle n'est qu'un fantôme, fantôme prompt à disparaître. Elle a moins de forme qu'un nuage, apporté puis emmené par le vent... Trouver les mots exacts, qui correspondent à cette idée, trouver aussi l'articulation appropriée entre ces mots, fait de ce fantôme un objet réel, souvent beaucoup plus riche de nuances, de sous-entendus, de suggestions que l'intention initiale.

Vocabulaire et règles de grammaire jouent le rôle d'un sculpteur, qui fait d'un bloc indifférencié une statue. Que de fois nous sommes nous-mêmes surpris par le sens de la phrase que nous venons d'écrire ou que nous venons de prononcer... Je crois qu'Edmond Rostand a tort, lorsqu'il fait dire à Cyrano: "Mettant mon coeur à côté du papier, je n'ai plus à présent qu'à le recopier".Non. Formuler, que ce soit par oral ou par écrit, c'est proprement créer et non pas retranscrire passivement ou recopier.

C'est pourquoi il est si important d'exercer les enfants à mettre des mots sur leurs idées. Il faut leur faire comprendre que leurs idées ne sont véritablement les leurs, qu'elles participent à la construction de leur intelligence, seulement une fois qu'elles ont été traduites en phrases.Cette traduction est propre à chaque langue. Celle-ci est donc constitutive de notre façon de penser, et donc elle est constitutive de notre regard sur le monde, et sur nous.

On ne saurait surestimer l'importance de la langue dans la construction de notre structure intellectuelle




15 juillet

Revenons, amis auditeurs, sur les difficultés de compréhension provoquées par la mutiplicité des langues. Difficultés bien mises en évidence dans la Bible par l’épisode de la tour de Babel.

La réalisation de l’Union Européenne se heurte à cette “babélisation”, si coûteuse en temps, et surtout si coûteuse en compréhension, et qui amène à penser que tout serait pour le mieux si tous les pueples parlaient la même langue. Cette conclusion serait je crois, fautive.Chaque langue parlée aujourd’hui est l’aboutissement d’une longue histoire qui se poursuit sous nos yeux. Le français d’aujourd’hui n’est pas celui de Louis XIV ou de François Premier. Cette histoire est indissociable de celle de la Culture, elle-même indissociable des évènements, des paix, des guerres qui ont modelé un peuple. Intervenir de façon délibérée pour rassembler tous les fleuves en un seul lac serait voué à l’échec, mais surtout serait néfaste, car cela uniformiserait les façons de penser.

C’est pourtant ce qui se produit depuis un demi-siècle, avec l’utilisation systématique de mots anglais dans de multiples domaines. Sournoisement, “challenge” remplace “défi”, “booster” remplace “renforcer”. Plus sournoisement encore, les mots nouveaux désignant les objets ou les procédé récemment produits ou imaginés sont systématiquement forgés à partir de racines anglaises. Cela est particulièrement le cas en informatique.

Cette convergence peut à la longue favoriser la pensée unique, mais la pensée unique est en fait, la mort de la pensée.Une stratégie tout autre s’impose. Elle consiste à préserver la diversité des langues, et même à l’encourager, mais à doubler chaque langue d’un outil universel de mise en commun, et par conséquent d’un outil qui ne soit pas le résultat d’une histoire. C’est ce que propose le mouvement en faveur de l’espéranto.

Cette langue a été imaginée par quelqu’un qui avait eu à souffrir des obtsacles provoqués par la multiplicité des langues, le docteur Zamenhof. Il était né à Bialistok, une ville qui est actuellement sitéue en Pologne, près de la frontière russe. Dans cette région, les frontières ont souvent été (qu’elles soient politiques ou linguistique), été très mouvantes.Lui-même, Zamenhof, était de culture juive, et il entendait parler autour de lui cinq ou six langues différentes: le polonais, le russe, etc...Eh bien au XIXème siècle il a essayé de mettre un terme à ces difficultés, en provocant la réalisation d’une langue qui échappe à cette cacophonie. Il a proposé ce qu’on appelle maintenant “l’espéranto”.

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L'Art et la matière


Le sculpteur...

Cette liberté qui n'est possible qu'en perte
et dont on retrouve les gravillons
jusqu'au centre des semelles crantées.

Tes pas appuyés
arrêtent l'horizon
à distance convenable
Tu tiendras des deux mains
les clotûres enjambées


Tous ces champs, cerclés d'échelles à deux barreaux,
rêvent-ils encore de haies ?

Si vient le vent au fond de mon sac
trouverai-je assez de misère ?
Un brin de fierté
me rendra-t'il
des hommes la compagnie ?

Il est beau temps à se mettre en route
où l'horizon de passage d'un saut léger
moque toutes les giboulées.

Aux écrits je n'ai rien laissé ;
un testament d'y voir
deux ou trois cheveux courts
la barbe du jour, rafraîchie pas blessée.
Cette main entière d'intentions palpables
n'a soumis mot.

Le voyage commence,
la volonté est vierge
qui vient s'abreuver souvent
aux venelles du coeur.



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Киел скриби Есперантон пер ла кирила скрибо

Киел скриби Есперантон пер ла кирила скрибо.
emplacement original : http://melkor.dnp.fmph.uniba.sk/~garabik/eo/kirila.html



Ни хавас квин вокалојн: а е и о у - сенпроблеме чи тие. Нур ригарду ке ла литеро "е" не кореспондас ал ла руса, сед пли прецизе ал ла булгара аў ла серба литеро. Вере, ни повус узи русан э-оборотное, сед «e» естас симпла кај пли боне коната литеро
Пор ла «ŭ» соно, ни узас ла белорусан литерон у-нескладовае «Ў ў» (ла белоруса лингво естис скрибита анкаў пер латина скрибо, кун ла литеро «ŭ», прононцита саме киел ен есперанто - ми пенсас, ке Заменхоф инспириџис син при белоруса лингво).
Туркмена лингво узис «Җ җ» пор скриби ла «ĝ» сонон, кај ла серба узас «Џ џ» пор чи тиу цело. Ни узу пли конатан сербан литерон.

Пор скриби ла «j» сонон, ни хавас ду еблецојн. Аў узи русан/булгаран и-короткое «Й й», аў сербан/македонан «Ј ј». Ми електис ла «Ј ј» литерон, пор субстреки ке чи тиа литеро не хавас ла саман функцион киел ла руса и-короткое.
Узбека, Абҳаза кај Таџика лингвој узис (ен кирила скрибо) летерон «Ҳ ҳ» пор скриби ла «h» сонон. Контраўе, ла Азербаиџана, Казаҳа, Монгола, Саамиа кај Башкира лингвој узис/узас «Һ һ» пор тиу чи соно. Чечена узас «XӀ хӀ» («Ӏ» естас ла кирила литеро «палочка», не ла латина «I») Белоруса кај Украјна узас «Г г» пор ла «h» соно, кај ла Украјна узас «Ґ ґ» пор «g». Не естас фациле фориги чи тиан ҳаосон. Тамен, ни хавас келкајн премисојн: унуе, «Г г» естас хисторие ла «g» соно, кај естас васте коната киел тио (ел руса, булгара кај серба лингвој). Тиел, ни узу «Г г» пор скриби ла «g» сонон. Кион узи пор ла «h» кај «ĥ»? Логике, ни узус «X х» пор скриби «ĥ», кај електус уну ел «Ҳ ҳ» аў «Һ һ» пор «h», аў припенсус иан алиан литерон. Сед... ла «h» соно естас мулте узата ен есперанто, кај ла «ĥ» естас узата тре малмулте. Кај ни волас узи офте узатан кај боне конатан симболон пор офте узата соно. Контраўе, ен кирилај скрибсистемој, «X x» естас офте узата, кај ла алиа соно (есперанта «h») тре малофте. Секве, ми децидис узи «X x» пор ла «h» соно, кај провизоре узи «Ҳ ҳ» пор «ĥ».
Финфине, јен ниа кирила алфабето пор скриби Есперантон: А Б В Г Д Е Ж З И Ј К Л М Н О П Р С Т У Ў Ф Х Ҳ Ц Ч Џ Ш а б в г д е ж з и ј к л м н о п р с т у ў ф х ҳ ц ч џ ш
Регулој пор анстатаўиго се ви не хавас нецесајн литеројн/типаројн:
Анстатаў «Ј ј», узу «Й й»
Анстатаў «Џ џ», узу ду литеројн «Дж дж»
Анстатаў «Ў ў», узу симплан «У у»
Антсатаў «Ҳ ҳ», узу аў «Һ һ», сед се ви не хавас «Һ һ», узу «Х х» кун иа алиа литеро, екземпле «XӀ хӀ» (ви повас ансатаўиги литерон «палочка» пер латина литеро «I» аў пер ла романа нумеро «Ⅰ» (уну), римарку ке «палочка» не хавас минусклан вариантон). Аў узу «Xъ xъ» («x» кун русан малмолан сигнон)

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Sept novelettes

Sept novelettes : une critique de Michel Voiturier

Il semble que les histoires courtes commencent à avoir la cote en francophonie. Jadis, elles étaient surtout anglo-saxonnes. Mais il y a eu Sternberg, Malinconi, Balthazar, Topor et quelques autres et puis, toute une collection, aux éd. du Grand Miroir à Bruxelles.

Pascal Blondiau (Braine le Comte) en propose sept particulièrement brèves dans un livre qui tient au creux de la main. Quatre ont trait à l'enfance. Une est à propos de la tendre jeunesse et la concordance poétique avec un prénom. Une autre explique le choix d'un prénom dans le Zaïre d'après Mobutu. Une autre exhalte l'inventivité langagière des bambins face à la stupidité des adultes. La dernière invite à méditer au sujet de l'humiliation des petits.

le trio restant portraiture une strip-teaseuse, esquisse l'espérance d'une indépendante en gestation d'entreprise, médite sur la fugacité du temps. Toutes sont données à lire avec un arrière plan de non-dit, d'impression de récit en suspens dont l'écho reste en l'esprit du lecteur et l'interpelle.

On y retrouve la présence de notre monde plutôt cruel. On y décèle les difficultés à affronter. Et ce, dans un style plutôt nu, décapé dirait-on, dont l'effet est d'autant plus fort qu'il se garde bien d'expliquer et de juger.


Michel Voiturier, Le Courrier de L'Escaut

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